Depuis le lancement de la dernières vague de wikileaks certaines observations dépassent mon entendement, mais je pense que c'est le lot de nous tous. Que cache wikileaks et qui se cache derrière Assange... Mais pendant que le monde se délecte des turpitudes que nous offre le monde diplomatique d'outre-atlantique, d'un autre genre que celui au quel nous sommes habitués de la star academy américaine mais tout aussi croustillant puisqu'il nous en relève noir sur blanc ses dessous (j'espère cependant que vous aurez tous saisi la gravité de la situation car il s'agit bien de la conduite de personnes qui font et défont les décisions politiques et les politiciens du monde avec toute l'ampleur des conséquences que cela peut avoir sur la paix ou la guerre), pendant ce temps nous avons une autre crise bien plus grave qui risque de déstabiliser non pas l'ex empire, mais notre continent.
La réponse à wikileaks, ou bien l'agenda caché par wikileaks pour ceux qui croiraient à une opération diversion, (les initiateurs de l'opération doivent bien rigoler de toutes le supputations qui pèsent sur leur rôle, leur jeu, leur agenda...), donc, la réponse des pouvoirs américains, on n'ose même plus dire d'Obama, tant ce pouvoir semble s'être effrité entre les mains d'acteurs divergents, acteurs politiques (les compétiteurs internes, State dept, la Présidence, les services US, les tea-parties et leurs meneurs (il n'y a pas que Sarah Palin), les forces occultes de la diplomatie américaine, toujours pas dévoilées par ailleurs par les révélations wikileaks...), acteurs financiers (FED, Goldman Sachs, Sorros, Wall Street...), économiques et industriels (enfin ce qu'il en reste), et militaires bien sûr (le Pentagone n'est toujours pas tombé), la réponse, enfin, est celle du travail de sape de l'Euroland. Depuis hier sortent des Etats-Unis les informations les plus sombres sur la situation de notre région et la santé des pays de l'Eurozone, et a contrario plus réjouissantes quant à la reprise de confiance américaine. L'euro dégringole, les pays de l'Eurozone avec. A l'acronyme PIGS si gentiment décerné par un pays lui même en état de faillite et qui ne pourrait même pas faire acte de candidature à la seule zone monétaire intégrée unique au monde, on devrait aujourd'hui rajouter B (pour la Belgique), I (pour l'Italie, à moins que nous nous soyons trompés dans notre propre agenda et que le premier « I » désigne effectivement l'Italie et non pas l'Irlande, après tout elle n'est pas morte d'elle même l'Irlande, le coup d'assommoir est bien venu de deux autres empires en état de déliquescence), mais à coup sûr, ils sont dans leur agenda, et l'état politique interne de ces deux états tellement délité et délétère ne peut que confirmer ce qui doit être leur faillite économique et financière. A mon avis il faut dès à présent y rajouter l'Autriche, mais cela fait un bail que cet état a été sucé financièrement jusqu'à la moelle par les vampires agonisants américains (et allemands), les Pays-Bas, la France bien sûr! (ce n'est pas son américanisme qui la sauvera de l'appétit du grand frère) et pourquoi pas in fine l'Allemagne, car cela se sait maintenant, les Allemands ne font que de la spéculation sur la zone euro et sur la reprise des marchés européens pour maintenir leurs efforts « de guerre » à l'exportation... sans doute fera-t-on exception du Luxembourg, brave petit paradis fiscal déjà annexé par l'empire des ténèbres et sans frontières. Le pire c'est que tout le monde pourrait (ou voudrait) y croire à un tel scénario qui conduirait inéluctablement à une crise intra-européenne bien plus grave que celles que nous avons connues jusqu'à présent et à l'implosion de l'Union sur fond de guerre larvée... ce qui permettrait une reconquête d'un nouveau marché économique balayé de toutes barrières quel qu'elles soient, quelle aubaine pour la relance de l'économie américaine! Putin ne s'était pas trompé dans le calendrier quand il a proposé la semaine dernière, donc juste quelques jours avant les révélations wikileaks et la nouvelle attaque américaine sur la zone euro, la constitution d'un marché économique commun de Vladivostok à Lisbonne (à se demander si les deux « grandes » puissances n'ont jamais cessé de rêver de se disputer les oripeaux d'une Europe de l'après-guerre?). C'est pourquoi, il est urgent que les citoyens européens, du moins les citoyens de l'Euroland, soient solidaires entre eux, et soutiennent tous les mouvements sociaux qui tendent vers les mêmes intérêts, la sauvegarde des intérêts économiques et sociaux, culturels et publics qui font la spécificité notre communauté. C'est pourquoi il est urgent que nous dirigeants politiques de l'eurozone s'expriment d'une seule voix pour faire taire les pseudos experts qui plutôt que de se pencher sur leur propre corps malade, regardent la poutre dans l'œil du voisin. Car les pronostics d'effondrement de l'Euroland ne sont pas justifiés en rien (même si bien évidemment la crise globale a frappé de plein fouet ses états-membres, comme tous les pays du monde et que nous traversons une zone de grandes turbulances) en fait ils ne servent qu'à cacher l'effondrement de l'empire américain qu'on peut constater chaque jour et dont Wikileaks est un nouvel avatar. Ne laissons pas les autres saper ce qui nous unit et qui pourrait nous permettre de vivre mieux. C'est ce que les jeunes sur tous les fronts européens tentent de nous faire comprendre, eux qui sont de la génération née après la chute du mur de Berlin et de la génération Erasmus. Écoutons-les! Ce sont nos valeurs et leur futur qu'ils défendent. Soutenons-les! Et ne laissons pas des Sarkozy ou des Berlusconi nous offrir en pâture. Soyons enfin matures! Marianne Ranke-Cormier Bagneux, France Newropean |