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Chroniques d'Allemagne: une semaine allemande (20/11/2008)
by Newropeans-Magazine
2008-11-26 09:24:35
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Chroniques d'Allemagne ou comment une semaine d'actualité allemande est croquée sous l'excellente plume analytique d'Edouard Husson, Maître de conférences et Directeur de recherches en Histoire contemporaine de l'Allemagne et de l'Europe auprès de l'Université de la Sorbonne à Paris. Une nouvelle rubrique hébdomadaire que le Newropeans-Magazine est heureux de vous faire découvrir.

20/11/2008

Certes, Opel est allemand. Et après ? 

Effet saisissant, lundi matin 17 novembre, des unes juxtaposées de toute la presse quotidienne allemande. Les gros titres sont consacrés aux difficultés d’Opel. En-dessous, peu visible, un titre sobre sur le sommet du G20 à Washington. Madame Merkel a d’ailleurs cru bon de parler des difficultés financières du constructeur automobile, qui est une filiale de General Motors, lors de son bref séjour aux Etats-Unis. Finis les discours sur les entreprises transnationales : Opel est allemand, l’a toujours été et il s’agit de soutenir l’entreprise sans que l’argent aille dans les caisses de General Motors. Dans les années 1950, on disait, « Ce qui est bon pour GM est bon pour les Etats-Unis ». Quel plus frappant symbole du déclin de la puissance américaine que la faillite annoncée de General Motors ? Mais l’Allemagne n’entend pas sacrifier l’une de ses marques les plus prestigieuses sur l’autel de la solidarité transatlantique. L’après-guerre est définitivement clos : l’Allemagne prend ses distances avec les Etats-Unis. 

Le chancelier sait qu’elle va devoir soutenir le constructeur automobile, même si son ministre des Finances SPD, Peer Steinbrück, persévère dans la raideur auquel il a accoutumé l’Europe depuis de longues semaines, expliquant que soutenir Opel, ce serait ouvrir la boîte de Pandore du soutien à l’industrie (automobile) allemande dans son ensemble. Il y a un mois, Madame Merkel refusait à Nicolas Sarkozy un fonds de soutien européen au secteur bancaire ; à présent, c’est Monsieur Steinmeier, futur candidat SPD à la chancellerie, qui réclame un fonds européen pour l’industrie automobile ; et, à Paris, on efface mesquinement la déconvenue passée en faisant part aux Allemands de doutes quant à l’utilité d’un tel fonds. Il faut dire que l’Etat soutient financièrement en France, depuis le début de l’année, les achats de voitures « écologiquement correctes » ; cela met hors d’eux les constructeurs et les dirigeants allemands qui y voient un moyen détourné de subventionner, sur le marché français, les « petites voitures » françaises au détriment des « grosses cylindrées allemandes ». 

Il est évident que les dirigeants politiques européens n’ont pas encore pris la mesure de la crise, ni à Paris ni à Berlin. Le président français veut faire servir la crise à l’amélioration de sa cote de popularité. Le chancelier allemand et son gouvernement de « grande coalition » sont plus désintéressés mais ils réagissent avec une grande lenteur face aux difficultés qui s’amoncellent en faisant comme si l’ordo-libéralisme allemand pouvait résister seul à la vague déferlante de la crise. Pour faire sortir le gouvernement allemand de sa torpeur dogmatique, 47 industriels européens lui ont lancé, mardi 18 novembre, à Berlin, un appel à montrer la voie dans la mise en œuvre « de mesures de relance budgétaire d’une ampleur exceptionnelle ». 

(presse allemande quotidienne du 17 novembre 2008 ; Le Monde du 18 novembre 2008 et www.manager-magazin.de)

Les surprises d’un classement économique

L’institut de recherche économique Prognos a réalisé pour le magazine Junge Karriere (Handelsblatt) un classement des régions d’Allemagne en fonction de leur attractivité pour les jeunes entrepreneurs et innovateurs. A première vue, la carte confirme le « différentiel nord-sud » qui est devenu un lieu commun de la géographie de l’Allemagne : l’Allemagne du Sud est devenue plus riche, plus innovatrice que l’Allemagne du Nord. Ce clivage nord/sud (plus précisément nord-est/sud-ouest), qui représente une inversion par rapport à la République Fédérale des années 1950-1970, où les centres industriels du nord  -depuis lors laminés par la crise du charbon et de l’acier - tiraient la croissance. Effectivement, sept des dix lieux les plus attractifs pour les jeunes entrepreneurs et innovateurs se trouvent de part et d’autre d’une diagonale qui joint Düsseldorf à Munich. Seul Hambourg reste, au nord-ouest du pays, un pôle de dynamisme incontesté, du fait de son rôle portuaire. Deux surprises, cependant dans le classement : la région de Berlin témoigne d’une capacité d’attraction jusque-là insoupçonnée ; on n’a plus seulement affaire à la capitale artificielle d’un pays dont le centre de gravité économique se trouve quelque part entre Francfort et Stuttgart ; deuxième surprise : Iena prend la deuxième place du classement en terme d’attractivité pour jeunes entrepreneurs et innovateurs. Une deuxième bonne nouvelle pour les Länder de l’Est au moment où l’évaluation internationale de l’OCDE sur les systèmes scolaires en Europe (Etude PISA) menée en 2006, et dont les résultats analysés ont été publiés la semaine dernière, classe, pour l’Allemagne, la Saxe en tête devant la Bavière. Dans les deux cas, c’est parce qu’on a reconnu une valeur certaine au socle industriel et scientifique de l’ancienne RDA, les deux enquêtes le disent, que ces bons résultats sont obtenus. A Iena, c’est à la fois la tradition de l’Université et la reconversion réussie de Carl Zeiss que l’on a pu attirer les centres d’innovation (Max Planck-, Leibniz- et Fraunhofer Gesellschaft). Dans les lycées de Saxe, la tradition de l’enseignement d’excellence des sciences n’a pas été engloutie dans les restructurations de la réunification.  

(www.karriere.de et Pisa 2006 in Deutschland, Waxmann Verlag, 2008) 

Le prix de l’humour politique involontaire…

…est décerné à Franz Müntefering pour l’entretien qu’il a accordé au Spiegel de la semaine du 10 novembre. Il y affirme n’être pour rien dans la débâcle du SPD en Hesse – Madame Ypsilanti, qui voulait former une coalition de gauche incluant Die Linke a perdu le soutien de quatre membres du SPD au moment du vote. De deux choses l’une : si le secrétaire général du SPD dit la vérité, il révèle son incapacité à saisir l’enjeu que représentait la formation de cette coalition pour les prochaines élections générales (septembre 2009) et l’on peut douter de sa capacité à diriger la future campagne du SPD aux élections générales de septembre 2009; s’il avait au contraire conscience de l’enjeu, c’est qu’alors il ne dit pas la vérité sur le comportement de la direction berlinoise face aux débats internes au SPD de Hesse. L’interprétation la plus clémente de ce qui s’est passé est que MM. Steinmeier et Müntefering ont été satisfaits d’écarter Madame Ypsilanti, dont l’étoile aurait grandi dans le parti – au détriment de l’aile schroederienne – si elle avait réussi à constituer un gouvernement SPD-Verts-Die Linke. Et il est probable qu’ils suivaient l’affaire de très près et ont beaucoup fait pour que « l’union de la gauche » échoue en Hesse. Ils finiront par la faire, mais sans Madame Ypsilanti. 

(Der Spiegel, 46/2008)

Edouard Husson

www.wmaker.net/edouardhusson
 
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Comments(1)
Get it off your chest
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Emanuel Paparella2008-11-26 16:10:28
Il semble que il est tout le monde pour eux-mêmes dans une crise ; pourtant le desease est commun de capitalisme et il doit ne font pas tellement avec de l'argent mais avec l'insensibilité spirituelle. C'est l'issue de vraie racine qui prie d'être discutée mais pendant que Kierkegaard précisait la vraie tragédie est d'être en difficulté et de la savoir pas même.


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